Ce qui se passe sur le terrain concernant la campagne pour une nouvelle Constitution – et ce que le président de la République dit, sont diamétralement opposés. Cela donne ainsi à réfléchir si toutefois, Alpha Condé serait prêt à sauter le cadenas de la limitation du mandat constitutionnel comme l’inscrit la Constitution de 2010.
Son adresse à la Nation, intervenue mercredi 04 septembre 2019 dans la soirée, le président Alpha Condé a prononcé un discours, qui du fait, se montre équilibriste par rapport à la situation qui prévaut sur le terrain politique : s’agissant le débat d’une nouvelle Constitution, dont à rude épreuve, s’entremêlent, mouvance et opposition.
Mais concernant sa prise de position sur la question, Alpha Condé, dans son discours, a semblé esquiver la partie, peut-être une manière pour lui de calmer la tension sur le terrain où le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), est depuis quelque temps, se bat en toute vitesse contre le projet du changement constitutionnel.
A ce propos, Alpha Condé dit : « La Guinée n’est plus la même avec l’éveil des consciences et toutes les mutations intervenues dans la société. Il est légitime alors que chacun se demande où on va, comment aborder les enjeux et défis des temps nouveaux. C’est pourquoi, je comprends le débat en cours dans le pays sur tous les sujets de préoccupation y compris la Constitution. Mais, comme je l’ai indiqué auparavant, il ne m’appartient pas de trancher ou de choisir à la place des Guinéens. Avant toute prise de position personnelle, j’ai le devoir d’écouter tout le monde. Pour ce faire, j’instruis le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, d’initier des consultations avec les institutions de la République, les partis politiques, les syndicats, les organisations de la société civile pour recueillir les avis des uns et des autres dans un échange ouvert sur les différentes questions pour que le débat porte sur les arguments et les recommandations. Tout sujet peut être discuté dans une démocratie…»
En lisant entre les lignes de son discours, le président Alpha Condé se montre plutôt chancelant sur la question d’une nouvelle Constitution – avec le visage prouvant qu’il n’est pas naïf à ce point, face à un quorum apparent de sa majorité qui voulait le balancer soudainement sur la trajectoire de la nouvelle Constitution, à laquelle le pays serait un nid d’instabilité. Mais le numéro un guinéen s’est montré qu’il ne brûlera pas la Guinée, comme souhaitaient certains Cassandre loin du pays.
Même si on ne dit pas, ce lendemain du discours du président sur cette question brûlante d’actualité, semble rendu nettement malade son camp politique, le Rpg –arc-en-ciel, qui avait d’ores et déjà montré à la face du monde que la majorité des Guinéens convoitait changer la Constitution de 2010 contre une nouvelle, dans laquelle les préoccupations des Guinéens se retrouveraient. Mais Alpha Condé, pour ce premier Acte sur la question, marque contre son camp !
Souleymane Sy Savané