Il est tout faux de dire qu’au départ de cette transition le preneur du pouvoir par la force le colonel Mamadi Doumbouya n’avait pas de volonté, même fut-elle une simple apparence pour s’attirer d’une légère légitimité nationale et internationale ; il est quand même parvenu à tromper, bien que momentané, la vigilance des observateurs avertis quant à la trajectoire normale que pourrait prendre cette transition, dit-on.
Cette volonté s’est matérialisée au départ avec la mise en place du gouvernement de manière désintéressée, et faut-il le mentionner – sans aucun membre du CNRD. Beaucoup l’ont cru sur parole. C’est le cas de l’opposant coriace au régime d’Alpha Condé l’homme politique Cellou Dalein Diallo, qui au départ, avait misé en Doumbouya comme un sauveur, et que sans gêne, lui-même répétait lors de sa sortie à Bruxelles qu’ils avaient (lui et ses militants) contribué à la chute du président Alpha Condé. Aujourd’hui, on peut dire qu’avec le recul, l’opposant pourrait être mal à l’aise.
Dansa Kourouma, le savant de la transition ?
Plus rien ne l’inquiète dans son élan, comme estiment certains observateurs. Et de poursuivre : « le narratif qu’il développe démontre éloquemment une certaine ingéniosité dans ses discours publics. On dirait un maître à penser de cette transition. Droit dans ses bottes et qui n’ébranle devant rien. C’est le propre sans états d’âme dans une gouvernance qui tend à y rester. » A propos, on se souvient récemment de son discours tenu lors de son voyage au Mali, comme rappelle la presse « sur invitation du président du CNT malien, Malick Diaw. »
Extrait : « Nous devons transformer les richesses de notre pays. Nous devons la richesse, elle est culturelle, ce sont des richesses minières, ce sont des richesses du sol et du sous-sol. Seul le travail peut transformer la bauxite en alumine et l’alumine en aluminium et le tout en argent pour financer les secteurs de développement de notre pays. La paresse ne peut pas transformer la bauxite en aluminium. Si nous venons ici pour vous dire de belles paroles comme nous sommes les gens qui étaient à la conquête du pouvoir demain, comme si on était des politiciens, on aura manqué à notre responsabilité. Nous sommes venus poser les vraies bases d’un processus de développement, un processus véritable… », fin de citation.
En quintessence, ce propos relève du soutien mordicus d’une longue transition au risque de lasser les Guinéens. Mais faut-il bien le rappeler que le colonel Mamadi Doumbouya pourrait surprendre en se débarrassant des sbires de cette transition et d’autres thuriféraires, et surtout qui d’autres encore…
Par Idriss Diallo
*Libre Opinion