L’annonce faite par la cellule de COM’ de la Primature concernant le coût de réalisation d’un kilomètre de bitume à cinq cent mille euros, proposé par une entreprise allemande, peut de facto entraîner des citoyens dans la joie. Mais il y a lieu de poser la question, de voir comment une entreprise de BTP, ne faisant pas partie parmi les 10 plus grandes entreprises mondiales de BTP, peut, comme par magie, proposer le coût du bitumage par kilomètre à 500 000 euros ?
Il s’agirait d’une offre sans même (inclure les travaux d’aménagement annexe liés à la mise en place du goudron.) À côté de cette annonce, les téléspectateurs ont pu voir l’image deux personnages apparus dans l’ambiance de cette rencontre, entre le Premier ministre et les membres de cette société allemande ; la présence de ces personnages peut faire grincer des dents. Il s’agit d’un conseiller du président Alpha Condé, Moalim Touré, qui est connu dans le monde de la pêche et un ancien ministre, Moussa Condé alias (tata vieux), figuraient en bonne place aux côtés du Premier ministre, Kassory Fofana, pendant cette rencontre. Quid de leur responsabilité dans cette prise de contact ? Pour l’heure, on ne sait rien.
« 500 mille euros, comme prix/kilomètre bitume »
Si la bonne intention de la société allemande chérit certains citoyens d’offrir le kilomètre de bitume à l’État guinéen à cinq cent mille euros, cependant, l’inquiétude demeure pourtant, quant à la qualité du goudron qu’elle compte réaliser. Entre-temps, il est bon de savoir que pour faire le bon bitume, varie en fonction de sa mise en œuvre, de l’épaisseur, du nombre de couches nécessaires, de la superficie et de l’accessibilité au chantier pour être dans le délai livrable des travaux.
Selon un article de l’Agence Ecofin, »en Guinée, seulement 5% du réseau routier national est bitumé sur un linéaire total de plus de 43 000 km. Jusqu’ici, les fonds alloués à l’entretien routier sont insuffisants alors que plusieurs axes vitaux du pays sont dans un état critique. »
Cette réalité de l’état de nos routes doit forcément agacer le chef de l’État Alpha Condé, vu également qu’il a eu de nombreux billets de francs guinéens mis dans la réfection des routes qui n’ont pas allégé la souffrance des usagers. Les goudrons mis en ce temps du régime d’Alpha Condé ne résistent même pas aux intempéries de la nature ; après les grandes pluies, nos goudrons disparaissent aussitôt.
Selon des avis, ceux ou celles qui veulent engager l’État guinéen d’opter pour le bas prix en matière de la construction des routes, doivent encore mûrir leur approche. Car l’on se souvient des gâchis observés récemment dans le secteur des travaux publics, nonobstant même qu’il n’y a eu aucune sanction et ni audit. À quoi bon à espérer d’un bas prix en matière de route ?
Par Makoura