Guinée, la reprise du projet de développement de la filière coton était une des initiatives phares du président Alpha Condé dès son arrivée au pouvoir – dont le gouvernement avait garanti aux paysans la réduction de 50% du prix d’engrais dans le but d’accroître la production du coton. Voire en dépit même de l’existence d’un réseau de contrebande, « qui envoie frauduleusement du côté du Mali, le coton produit par la Guinée », confie notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.
En ce début de mois de juillet 2019, la crainte des paysans du côté de la haute Guinée (Kankan) commence à se manifester. Et chez les travailleurs du projet coton, pas encore de salaire pour le mois de juin 2019, y compris le carburant pour s’enquérir du niveau d’avancement des travaux sur le terrain. Un sempiternel recommencement qui inquiète les travailleurs du projet coton.
Selon nos sources dont nous avons pu contacter par nos soins, affirment clairement que : « si le ministère de l’Agriculture ne prend pas le devant pour envoyer vite les engrais à l’usine afin de donner aux paysans, la production risque d’être compromise vis-à-vis des résultats visés ».
On se rappelle bien, décembre 2017, Kiridi Bangoura, ministre par intérim de l’Agriculture à l’époque, devant les députés à l’Assemblée nationale, c’était frotté les mains, de voir la reprise effective du projet coton. Disait-il : « cela fait avant trois ans, la Guinée avait zéro % production, mais aujourd’hui, nous sommes passés de 450 k/hectares à 980 k/h » – et avait soutenu que le pays était « sous-utilisation d’engrais ».
En effet, ce qu’il faut retenir dans cette situation fâcheuse des paysans de la filière coton à Kankan, sur le terrain, voire la production avait bien commencé, avec un aménagement de « 4 450 hectares » en dépit de l’objectif visé qui était censé être « 8 040 hectares ». Révèle notre interlocuteur. Et d’interpeller le gouvernement : « si rien n’est fait d’ici fin juillet 2019, les paysans seront totalement démobilisés ».
À rappeler, mai 2017, une mission était partie à Kankan pour auditer la production du coton, y compris l’argent qui était mis dedans. Conséquence : d’ailleurs, certains spécialistes du domaine n’ont pas manqué d’insinuer que cet audit de la filière coton, en toute apparence, serait à l’origine du limogeage de l’ancienne ministre de l’Agriculture, Jacqueline Sultan.
Mamadou Dian Bah pour www.alerteur.com
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