Promulguée en décembre 2018 par le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, la nouvelle commission électorale nationale indépendante (CENI) qu’il s’agit, (permet aux partis politiques majoritaires en termes de députés à l’Assemblée nationale, qui ont participé aux élections présidentielles de 2010, 2015, aux élections législatives – et aux dernières communales du 4 février 2018 de se tailler la part du lion), en ayant le plus grand nombre de commissaires à la Ceni. Cette nouvelle configuration de l’organe chargé des élections est également perçue par Bah Oury, leader de « l’UFDG-renouveau » comme du simple « copinage »
Interrogé ce mercredi par les animateurs de l’émission (les grandes gueules) à la radio Espace Fm, de donner son point de vue par rapport à la nouvelle Ceni, Bah Oury montre toute une complexité autour de cette Ceni qui ne permet pas à la Guinée de sortir de l’ornière.
‘’Ce qui intéresse les gens, c’est d’avoir des chèvres, comme le président Conté l’a dit, (chaque chèvre broute là où elle est attachée)’’
« Malheureusement, les gens s’intéressent beaucoup plus à des postes. Qu’est-ce qu’il y a à changer entre la Ceni qui existe à l’heure actuelle et la Ceni qui est projetée, c’est le nombre de places. Avant, y avait dix (commissaires, NDLR) de l’opposition, dix de la mouvance, trois de la société civile et deux de l’administration. A l’heure actuelle, c’est le nombre qui a changé. En termes de qualité, je ne vois pas ce qui a changé.
‘’ En fin de compte l’avenir doit être repensé’’
On n’avait pas besoin de lois pour ça. Chaque fois qu’on change, on ne capitalise pas l’expérience accumulée par certains experts ou certaines personnes qui acquièrent du métier, qui acquièrent une meilleure connaissance de l’organisation de processus électoraux. Donc, ça fait perdre la nation.
‘’Les partis politiques ont été dévoilés, ce n’est plus des partis qui représentent la société’’
Quels sont les critères de choix des commissaires ? On devrait de ce point de vue être plus exigeant, ce que la loi ne prévoit pas pour que les gens n’envoient pas leurs belles-sœurs, leurs beaux-fils, leurs gendres ou leurs fils au niveau de cette représentation qui veut un rôle stratégique important. En fin de compte l’avenir doit être repensé (…)
vingt années de l’organisation électorale multipartite doit nous amener à faire le bilan : de savoir que ça n’a pas été une réussite dans la globalité, les partis politiques ont été dévoilés, ce n’est plus des partis qui représentent la société, mais c’est des partis qui représentent des entrepreneurs qui utilisent la politique à leur propre s’il s’agit de leurs intérêts. A partir de ce moment-là, la qualité de notre démocratie, la sécurité et la stabilité de notre pays en tout bout du champ est remise en cause. Regardez ce qui se passe depuis les élections communales jusqu’à présent, on en n’a pas fini. Et ça c’est une mentalité prédatrice. Ce qui intéresse les gens, c’est d’avoir des chèvres, comme le président Conté l’a dit (chaque chèvre broute là où elle est attachée (…), affirme Bah Oury.
À rappeler que, la nouvelle Ceni qu’il s’agit, la majorité et l’opposition disposeront chacune de sept commissaires, la société civile de deux commissaires et un de l’administration. Donc la restructuration a passé de 25 commissaires à 17, s’agissant de la nouvelle Ceni.
Mamadou Dian Bah
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