POINT DE VUE. Récemment, dans une lettre adressée au vérificateur général de Guinée, le Premier ministre Kassory Fofana a donné une nouvelle mission à ce (nouveau corps de contrôle) ; il s’agit de procéder des missions de vérification auprès d’un deuxième groupe d’établissements publics et parapublics dont la direction nationale des impôts. Mais avant d’en arriver là, faut-il bien le rappeler que d’autres corps de contrôle existent déjà, et leurs rapports seraient inutilement mis dans le tiroir.
Ils sont nombreux, des corps de contrôle en République de Guinée (l’inspection générale au niveau des finances, l’inspection générale d’Etat au niveau de la présidence de la République, la Cour des comptes et les audits par le passé…).
Aujourd’hui, le Premier ministre Kassory Fofana n’en cache pas son désir palpable de fouiller la situation comptable et financière des établissements publics et parapublics. Auparavant, deux responsables de deux régies financières ont été épinglés dans le cadre de la lutte contre la corruption et malversation financière. Notamment, c’est le cas du Directeur général de l’Office Guinéen des chargeurs, Sékou Camara et le Directeur général de l’Office Guinéen de publicité, Paul Moussa Diawara. Et naguère le Directeur de la LONAGUI, Chérif Haidara. Tous ont été épinglés après le contrôle d’inspection générale d’Etat, et tous ont été mis à la disposition de la justice.
Mais au-delà de cette opération, nombreux étaient ces Guinéens, qui estimaient à priori que ce contrôle n’était qu’un « règlement de compte », parce qu’au départ, ce sont seulement deux établissements publics qui étaient dans le viseur des inspecteurs (l’OGC et l’OGP). Mais à présent, la liste s’alourdit.
Le rapport de la Cour des comptes mis dans le tiroir
Le 12 janvier 2018, la Cour des comptes avait rendu son premier rapport annuel l’exercice 2016. Et ce, conformément à l’article 116 de la constitution et les articles 3 et 24 de la loi organique qui l’ont instituée en janvier 2013. Qui du fait, charge la Cour des comptes, d’élaborer chaque année, à l’attention du président de la République et le président de l’Assemblée nationale, un rapport d’activité qui retrace les observations, recommandations et conclusions formulées par la Cour, et présente le cas échéant les propositions de réformes qu’elle estime utile. Ce rapport est même publié dans le journal officiel.
Justement, c’est à ce niveau que certains initiés de l’économie n’en cachent pas leur amertume ; qu’au lieu de créer ce machin, c’est-à-dire le poste de vérificateur général, d’autres corps de contrôle avaient déjà travaillé auprès des établissements publics, et que leurs conclusions sur l’examen des dépenses comptables et financières seraient pertinentes. Mais à présent, le Premier Kassory Fofana serait décidé à aller jusqu’au bout. Attendons de voir son aboutissement !
Mamadou Dian Bah
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