On peut reprocher tout au président Alpha Condé sauf l’accuser qu’il a sciemment interdit, ou restreindre les libertés politiques en Guinée. En tout cas depuis qu’il est au pouvoir l’opposition peut certes accuser les forces de l’ordre pour l’utilisation disproportionnée des bombes lacrymogènes contre leurs militants. Mais par contre, les voix accusatrices sont rares, qui prétendent accuser le président Alpha Condé de vouloir interdire vaille que vaille les manifestations. Mais à présent, le chef du gouvernement guinéen, Kassory Fofana a tendance de s’ériger en chef despote autoproclamé. (Décryptage !)
L’opposition guinéenne aura beau crié et elle criera d’autant plus encore, à cause de l’interdiction des manifestations, ordonnée d’office par le Premier ministre guinéen, Kassory Fofana, qui n’hésite même pas de faire ignorer l’article 10 de la constitution, qui donne la liberté aux citoyens de manifester. Mais les choses s’éclaircissent désormais. En Guinée, c’est bien l’intervalle de pause des manifestations qui s’impose à l’opposition guinéenne, au détriment même des lois de la République.
Au cours d’une émission télé jeudi 13 décembre, à la RTG (télévision d’Etat), le chef du gouvernement guinéen, Kassory Fofana reste droit dans ses bottes. Il le dit clairement qu’il « y a lieu de freiner ces marches ».
« La marche comme dise l’opposition, est un droit constitutionnel. Mais faut-il rappeler que la libre circulation des personnes, c’est tout aussi un droit constitutionnel. Il faut tenir l’équilibre de deux choses qui semblent contradictoires, et il faut trouver moins de les concilier. Quel élément concilier ?
Il faut faire en sorte que la liberté des uns, d’user de leur droit n’interrompe celle des autres d’user de leur droit. Il nous appartient en tant que gouvernant de gérer cela. Mais dès après que nous assistons depuis des années à une situation inacceptable de morts, de casses, d’actes de vandalisme liés aux manifestations, alors essayons de dire qu’on ne fait rien à cause de la loi ou par la loi, au respect de la loi, on fait la comptabilité macabre des victimes, on va assister avec beaucoup de compassions à leur enterrement et le lendemain on enchaîne une autre marche, conséquence des morts.
J’étais, il y a une dizaine de jours avec les femmes de l’opposition, les épouses des membres de l’opposition, elles m’ont fait remarquer qu’il y a des victimes, ce que je déplore. Et que chaque fois qu’il y a marches, il y a victimes, y a morts et on continue à marcher. J’ai repris, je dis mais madame, vous dites que toutes les fois il y a marches, y a des morts et qu’il n’y a pas de sanctions. Et vous attendez de moi que j’autorise les marches. Ma réponse est non ! Pour la paix dans la cité, pour la protection des citoyens, pour la sécurité des citoyens. Il y a lieu de freiner ces marches (…), martèle Kassory Fofana.
Alassane Diop et Mamadou Dian Bah