Gazée et dispersée à coups de bombe lacrymogène ce jeudi 13 décembre, lors d’une marche à Conakry qu’elle entendait faire en dépit notamment de l’interdiction de celle-ci par les autorités. Récit.
Avant de rallier la route menant vers le rond-point Donka, le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, avait d’abord annoncé les couleurs de la marche à son domicile de Dixinn, et s’est adressé au Premier ministre Kassory Fofana : « dès lors il dit qu’il n’y a plus de manifestations pacifiques, il suspend les dispositions de l’article 10 de la constitution, il n’en a pas le droit et on ne peut pas obtempérer, on ne peut pas nous soumettre à une telle décision. Qui du reste sans motif valable. On ne peut pas, nous allons continuer les protestations », insiste Cellou.
Pour se rallier à Donka, le cortège de l’opposition républicaine a été stoppé par les forces de l’ordre à coups des gaz lacrymogènes, qui ont contraint son cortège d’emprunter la corniche du quartier Landréah dans Dixinn, comme témoigne Cellou Dalein Diallo, « nous avons été gazés, les usagers de la route, les riverains, les malades de l’hôpital Donka. Ça vous montre à quel point ce régime est cynique, méchant. Même le personnel de l’hôpital et les malades n’ont pas été épargnés. Je ne parle pas de riverains du quartier de Landréah… », a-t-il décrit la scène avant de condamner les « répressions » des forces de l’ordre à son domicile familial, où notamment ses militants ont été encore gazés.
« C’est une violation de domicile (…) lorsqu’on rentre à l’intérieur, ils devraient arrêtés », faisant cas aux forces de l’ordre, qui ont brillé par les tirs des gaz lacrymogènes.
« Au lieu de cela, ils se sont arrogé le droit de jeter les gaz lacrymogènes à l’intérieur de la concession. Aujourd’hui, ils persistent à nous agresser, violer nos domiciles et les personnes qui étaient là ont énormément souffert, des enfants qui n’ont rien fait. Donc nous condamnons bien entendu cette agression, cette répression sauvage. Nous ne pourrons jamais être d’accord avec kassory, qui dit qu’on privilégie l’ordre à la loi », avertit Cellou.
Pour Papa Koly Kourouma du parti GRUP, lui pour sa part réagit, « l’opposition est plus qu’hier encore déterminée à continuer les manifestations. Tant qu’une petite parcelle de nos libertés sera encore piétinée. L’opposition doit se retrouver les jours à venir pour essayer d’adapter la stratégie de la nouvelle donne (…), a-t-il annoncé.
Et pour Cellou, l’opposition va continuer à organiser les manifestations comme « la loi leur autorise », a-t-il promis.
Mamadou Dian Bah