A l’occasion de la date anniversaire du massacre du 28 septembre 2009 au stade du même nom, le Premier ministre guinéen, Kassory Fofana, a dans une déclaration lue ce vendredi 27 septembre, martelé la volonté du gouvernement, que les auteurs des injustices commises à l’occasion de ces événements tragiques seront jugés et les victimes indemnisées à la hauteur des préjudices qui leur ont été causés.
En 2009, les opposants contre le maintien de capitaine Moussa Dadis Camara (chef de la junte) au pouvoir, s’étaient rassemblés dans l’enceinte du stade du 28 septembre, où également nombreux massacres ont été commis. Selon l’ONU, ces massacres ont fait plus de 150 victimes. Lisez l’extrait de la déclaration du Premier ministre !
« Je veux les rassurer de notre détermination à œuvrer pour la manifestation de la vérité et pour la lutte contre l’impunité. Tous les présumés auteurs de ces exactions, quelle que soit leur appartenance politique, leurs titres, leurs rangs ou leurs grades, devront répondre de leurs actes devant la justice de notre pays.
D’ores et déjà, je peux vous dire, non sans une certaine satisfaction, que l’instruction judiciaire est en close depuis l’an 2017, les dispositions matérielles ainsi que le renforcement des capacités psychotechniques du personnel judiciaire dans son ensemble sont en voie d’être mis en œuvre et font l’objet d’un suivi avec constance et rigueur par le gouvernement.
C’est le lieu pour moi de remercier chaleureusement les partenaires techniques et financiers qui nous ont accompagné dans la préparation du procès et plus particulièrement ceux qui siègent avec nous au sein du comité du pilotage dudit procès (…).
Monsieur le président a instruit mon gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires aux fins d’appuyer le garde des sceaux et le comité de pilotage pour la tenue du procès.
Certes, les enquêtes judiciaires ont pris du temps dans un contexte comme vous le savez marqué par la réforme de l’institution judiciaire de notre pays, y égard à l’état de délabrement dans lequel le système judiciaire a fonctionné depuis l’accession de la Guinée à l’indépendance.
La gravité des crimes perpétués, la nature et l’ampleur du nombre de victimes et des témoins, et de même que le statut et les rôles des personnes impliquées et la complexité du dossier pénal ont poussé le pool des magistrats instructeurs à travailler avec prudence et patience (…)
Il nous appartient désormais de créer les conditions matérielles, logistiques, techniques et sécuritaire pour la tenue effective de ce procès dans l’enceinte de la Cour d’appels de Conakry, cadre naturel indiqué pour l’organisation d’un procès de cette envergure.
(…) Je tiens à confirmer l’engagement du monsieur le président de la République, du gouvernement de la République, aucun crime de ce genre ne doit rester impuni. Nous devons cela à la mémoire de toutes les victimes et à la dignité humaine des familles de ces victimes.
(…) Tous les auteurs des injustices commises à l’occasion de ces évènements tragiques seront jugés et les victimes indemnisées à la hauteur des préjudices qui leur ont été causés (…) ».
Makoura