Dans la cordonnerie, on fabrique des chaussures et on les vend, et les personnes ayant des handicaps physiques profitent souvent pour en faire un projet vital. Comme c’est le cas en Afrique, où les cordonniers fabriquent des chaussures pour subvenir à leurs besoins vitaux. Ce métier, pourtant bénéfique et source d’emplois, serait aujourd’hui oublié par les différents gouvernements guinéens, faute d’assistance.
Lundi 29 juillet 2019 à Conakry, notre reporter est parti à la rencontre du président du Groupement de la cordonnerie moderne de Guinée, Adama Traoré, handicapé physique de son état. Au rond-point camp carrefour de Yimabaya (haute banlieue de Conakry), il possède un atelier de cordonnerie où les jeunes infirmes y exercent les activités à ses côtés. Mais à vue d’œil, le cas Adama Traoré mérite une sonnette d’alarme pour que les personnes de bonne volonté lui viennent en aide. Lisez son récit !
« J’ai commencé à pratiquer le métier de la cordonnerie depuis mon jeune âge. Comme vous voyez mon état physique, j’ai choisi la cordonnerie pour subvenir aux besoins de ma famille. Même si je suis infirme par les pieds, mais quand même les mains peuvent travailler. Grâce à ce métier, je parviens à nourrir ma famille, avant je roulais dans une bicyclette pousse- pousse, mais Dieu merci, ce métier m’a donné une petite voiture laquelle je conduis. Une manière de vous dire qu’il n’y a pas un sous-métier. De jours, même si on un handicap physique, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas exercer un métier.
De nos jours, j’ai eu à réunir sept (7) handicapés et même certains étudiants qui veulent évoluer avec moi dans ce métier ; ils maîtrisent bien le métier, chacun de nous parvient à gagner son quotidien à la sueur de son front. Donc, nous formons un groupement des handicapés dans la cordonnerie afin de réduire le taux de mendicité dans les rues. On peut réussir dans ce métier si toutefois nous sommes aidés par les personnes de bonne volonté.
Depuis 2010, nous nous sommes mis en groupement tout en mettant un projet en place dénommé : stimulus économique action présidentielle d’appui aux initiatives artisanales. Nous avons tapé à plusieurs portes, notamment le Ministère de l’Action Sociale, même certaines institutions comme le PNUD pour avoir une aide afin de revaloriser ce métier qui pouvait faire profiter des gens comme nous, mais également jusque-là, Dieu n’a pas voulu, nous avons l’espoir qu’un jour les autorités, les institutions et les personnes de bonne volonté nous viendront en aide (…) Et si toutefois nous sommes financés, au lieu que les commerçants aillent acheter les chaussures au Sénégal, à Abidjan et d’autres pays, on peut produire ici pour notre population. Comme le président de la République, Alpha Condé disait : « produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons ».
Nous invitons le gouvernement guinéen, les institutions d’ordre humanitaires et les personnes de bonne volonté, de nous venir en aide financièrement afin de développer le métier de la cordonnerie pour les personnes infirmes, mais également de nous trouver un local pour l’exposition de nos produits.
Par ailleurs, je rappelle à toutes les personnes infirmes de pieds de quitter dans les rues, de venir entreprendre un métier, que ça soit la cordonnerie et d’autres métiers, puis que nous les handicapés, nous pouvons faire quelque chose pour nous même afin d’éviter la mendicité dans les rues ».
Entretien réalisé par Oumar Konaté
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