Même si les prises de positions se faisaient de manière individuelle dans les médias, désormais cette division au sein de l’opposition n’aura que peu de places, s’agissant pour les opposants politiques au régime d’Alpha Condé et quelques acteurs de la société civile de mener une action collective contre toute velléité de modification de la constitution.
En effet, le 03 mars dernier, les partis politiques que sont : l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré, le PADES de Ousmane Kaba, le PEDEN de Lansana Kouyaté, le Bloc Libéral de Faya Lansana Millimouno, l’Union démocratique de Guinée (UDG) de Mamadou Sylla et plusieurs organisation de la société civiles, se sont retrouvés au siège de la PCUD de Abdourahmane Sano (acteur de la société civile), pour acter la mise en place effective du Front National pour la Défense de la Constitution.
Pour les acteurs de ce front, « les promoteurs du changement de constitution, un groupuscule d’individus réputés pour leur cynisme, doivent savoir que leur projet de coup d’Etat civil mal inspiré, est une provocation de trop envers notre peuple, dont la patience au cours des huit dernières années n’était que sagesse », on pouvait entendre dans la foulée de leur déclaration. Celle-ci intervient à quelques jours après le meeting de Coyah, organisé par certains apparatchiks du système Condé (Kiridi Bangoura, Moalim Touré…), qui s’étaient réunis en lieu et place pour vanter le bilan du régime, dont certains antis 3 e mandat ont été arrêtés.
Cette cohorte d’hommes politiques et acteurs de la société civile prennent en « témoin l’opinion nationale et la communauté nationale sur les graves conséquences possibles, si les mesures conséquentes ne sont pas prises dès maintenant pour contenir et anéantir cette volonté de troisième mandat ou de glissement de mandat …»
Par contre, le président du groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, interrogé ce jeudi à la faveur de l’émission « les grandes gueules » à la radio espace Fm, répond : « Mamadou Sylla, qui se tape la poitrine, qui se dit c’est moi qui ai financé le changement de la constitution 2003 ; quand Kabèlè, grand maître, qui était dans la commission de rédaction de la nouvelle constitution, qui a permis de donner un autre mandat au général Lansana Conté, quand je vois Cellou Dalein, qui était suffisamment haut placé, qui était inspecteur de campagne au Fouta, se moquer aux intelligences des Guinéens aujourd’hui comme notre mémoire était si courte, qu’on n’était même pas capable de penser de ce qui s’est passé, y a moins de quinze ans… » Et d’ajouter « Qu’ils aient un front, moi je n’ai absolument rien contre, pourvu dans la démocratie qu’on laisse toutes les voix s’exprimées… », a-t-il répondu.
Vu ces prises de positions politiques, il faut s’en dire sans ambages, que les jours à venir seront déterminants, quant à la récurrence du débat portant sur la « nouvelle constitution », qui n’a pas encore vu jour.
Amara Keita