C’est une première en République de Guinée, de voir prochainement la gendarmerie nationale faisant usage des armes de guerre. C’est le projet que certains députés, en majorité issus de la mouvance présidentielle, le Rpg-arc-en-ciel, ont voté à l’hémicycle, mardi 25 juin 2019, arguant le grand risque auquel sont exposés les forces de l’ordre pendant les opérations. Mais l’opposition, quant à elle, dénonce vigoureusement le projet.
« Notre groupe parlementaire, après avoir constaté qu’aucune responsabilité pénale n’a été engagée contre les gendarmes qui ont fait usage illégal et disproportionné de leurs armes, ne peut voter ce texte en l’état… », indique pour sa part, un certain Tafsir Baldé, député issu des rangs de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), deuxième force politique du pays.
Pour Tafsir Baldé, « Notre conscience nous interdit d’oublier nos 104 victimes dont la plupart ont été tuées par balles. Monsieur le président, nous vous réservons donc de rejeter ce projet de loi relatif au port des armes par la gendarmerie nationale… »
A rappeler, ces dernières années, la Guinée a connu des violences politiques, entre forces de l’ordre et militants de l’opposition politique, faisant selon les opposants « 104 morts » dans ses ranges, et du côté des autorités, elles chiffrent de cas de morts et de blessés au sein des forces de maintien d’ordre autant.
Dian Bah