MENA : le DG du SNIES lance des salves d’accusations, ministre Bano Barry sur la sellette ?

RÉVÉLATIONS – Il s’agit de la note technique du directeur général du service national des infrastructures et équipements scolaires (SNIES), en la personne d’Ibrahima Cissé, en destination de son ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Bano Barry. Dans cette note technique datée du 04 août 2021, le DG du SNIES attire l’attention du ministre Bano Barry sur le cas de plusieurs défaillances liées notamment à l’octroi des marchés… dont il qualifie de « gré à gré ». Lisez plutôt ces quelques paragraphes de cette note technique, parue déjà dans certains médias en ligne.


(…) L’une des choses les plus graves est que tous ces projets sont passés par entente directe, négociés entre individus ou par des faux appels d’offres (négociés d’avance) faisant fi de l’existence des structures. Alors qu’aucune urgence ne les justifie. Alors même que les appels d’offres ouverts sont gage de transparence et d’équité et de qualité de l’ouvrage attendu et surtout d’économie. L’exemple des dossiers des tables bancs et des tableaux blancs est éloquent. Pourquoi faire un seul contrat de plus de 50 milliards en gré à gré, et cela, malgré mes multiples rappels à votre niveau et au niveau du conseil de cabinet en termes d’attribution et de procédure d’efficience aussi bien à votre niveau qu’en conseil de cabinet. Cela n’a rien changé à la démarche. Nous ne pouvons être fiers des bagarres dans nos couloirs entre entrepreneurs pour la répartition comme du reste du gâteau des 36 milliards. Pendant ce temps, un seul entrepreneur se conforte dans les 50 milliards. Mieux, le prix et la qualité des tables bancs et des livres laissent à désirer. Le dossier des tableaux blancs est dans la même situation, et cela, malgré ma note technique dont la copie est ci-jointe. Mon service n’a été ni de près ni de loin associé à ces dossiers qui font couler encore beaucoup d’encre et de salive ternissant encore l’image de notre école. Les seuls dossiers passés en appel d’offre aujourd’hui au MENA concernent les projets dont les bailleurs sont impliqués et sur lesquels ils exigent de la transparence. Sur ces dossiers également tout est mis en œuvre pour biaiser les procédures en vigueur et compromettre l’atteinte des objectifs.

La seule explication à ces projets reste l’intérêt égoïste des personnes qui ne comprennent rien aux problématiques auquel notre système est confronté. Aujourd’hui, l’influence de cette gestion opaque entre individus impacte dangereusement mon service déjà très fragilisé depuis quelques années. J’ai finalement l’impression de me battre seul contre un système. Transactions et interactions sont plutôt directes entre mes collaborateurs directs et le cabinet. À chaque cache son dossier qui est sa chasse gardée. Tous les dossiers ayant une incidence financière sont gérés entre individus. J’ai été surpris de comprendre dans l’explication de mon adjoint que l’étude du projet de réhabilitation du lycée 2 octobre a été réalisée par la même entreprise à qui le projet a été promis. Cette situation est grave, car on ne peut être juge et parti. Le projet est réalisé non pas pour résoudre le problème de l’école, mais pour juste créer les moyens de décaissement du Budget. Choisir l’entreprise avant l’étude et faire réaliser cette étude par cette même entreprise est simplement scandaleux. Nous devons être plus exigeants vis-à-vis de nos partenaires. Le problème de fraude aux examens que vous dénoncez depuis quelques semaines n’est que la conséquence de toutes les défaillances dont nous sommes responsables au niveau central. Le déficit d’infrastructures s’explique par le manque de moyens oui, mais davantage par la mauvaise allocation et utilisation des maigres moyens disponibles. En un an, vous êtes en passe de signer près de 500 milliards de contrat qui, à mon avis, ne sont toujours en phase avec les priorités de notre école telles que définies dans tous les rapports comme le RESEN, le PRODEG, etc.

Les seuls dossiers passés en appel d’offre aujourd’hui au MENA concernent les projets dont les bailleurs sont impliqués et sur lesquels ils exigent de la transparence. Sur ces dossiers également tout est mis en œuvre pour biaiser les procédures en vigueur et compromettre l’atteinte des objectifs.

J’ai été choqué et surpris d’apprendre en pleine réunion à votre bureau ce lundi 02 aout 2021 que plusieurs projets de réhabilitation de lycées et collèges sont en cours à coups de milliards de francs guinéens, par exemple la construction d’un nouveau siège du MENA à près de 200 milliards de francs sans que le SNIES n’y soit associé ni à la décision ni au processus. Pis, comment un projet d’une telle envergure peut être banalisé en gré à gré et sans aucune procédure favorisant sa réussite. Sur le fond, ce projet est à mon avis inopportun en ce sens qu’il n’est ni dans les cas d’urgence cités comme réponse aux problèmes majeurs et critiques de l’école guinéenne à date, mais aussi il n’est pas pris en compte dans nos programmations budgétaires après arbitrage. Sachant qu’un autre projet d’extension de l’actuel siège est en cours de préparation pour 15 milliards (j’ignore comment ce coût est fixé sachant que ce bâtiment a été réalisé à moins de 12 milliards de francs, il y a moins de 7 ans). Les États-généraux de l’école nous en dira plus sur toutes ces questions (…).

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