En 2000, quand il prenait la tête du parti de l’Union des forces républicaines (UFR), l’ancien directeur de cabinet d’Alassane Ouattara était entouré par des cadres issus de toutes les régions du pays. Cette image composite de l’UFR d’alors faisait de Sidya Touré l’alternative politique que le Guinéen aspirait à succéder au militaire Lansana Conté qui avait instauré en Guinée un Etat « cleptomane » dont lui-même Sidya Touré fut son Premier ministre de 1996 à 1999 – et auteur du slogan « ton pied, mon pied ».
Après dix-huit années passées, bon nombre de Guinéens se posent la question, « qu’est-ce qui s’est passé chez Sidya Touré ? ». Son parti UFR s’est davantage crevé, des cadres ont quitté – et créant chacun son parti politique. En 2010, il fut outsider de l’élection présidentielle qualifiée « libre et transparente » dans l’histoire du pays qui a porté le candidat du RPG, Alpha Condé au pouvoir.
Le 02 janvier 2016, le président Alpha Condé le nomme au poste de Haut représentant du chef de l’Etat ; un poste auquel il avait clairement indiqué à l’opinion publique qu’il ne recevait pas de salaire. Mais au fil du temps, il démissionna à ce poste avec un air de profond désaccord de vue entre lui et le président Alpha Condé.
À l’approche de 2020, une élection présentielle est censée se tenir, mais le leader de l’UFR croît de plus en plus à sa chance de devenir le prochain président de la Guinée dans un contexte où la pratique politique de nombreux citoyens se résumerait à un vote communautaire. Dans ce nuage apparent de démocratie où chacun (en grande partie) a tendance à voter pour son candidat de sa région ; Sidya Touré serait obligé de mener le combat du siècle, notamment en battant le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo et un probable candidat du RPG-arc-en-ciel – d’où également le difficile choix de l’homme en 2020.
Oumar Keita