Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale d’intervention des leaders religieux, élaborée en 2018 pour la lutte contre les violences basées sur le genre, le Secrétariat des affaires religieuses a organisé une journée de réflexion sur les mutilations génitales féminines, samedi 16 janvier 2021 au Centre islamique en faveur des femmes Issues des organisations religieuses de Guinée.
Les participantes à cette journée sont venues des préfectures de N’zérèkore, Faranah, Mamou, Labé, Kindia, Coyah Dubréka et les cinq communes de la capitale, vont échanger les expériences pour mettre fin aux mutilations génitales féminines.
Le directeur adjoint du bureau de la stratégie et du développement au sein du Secrétariat général des affaires religieuses, El hadj Aboubacar Sidiki Nabé, un des organisateurs, est revenu sur l’objectif de cette journée de réflexion.
« Nous avons initié cet atelier, c’est pour que les femmes parlent entre elles, la résolution qui sortira pour bien aider à améliorer la promotion de l’abandon des violences basées sur le genre, y compris les mutilations génitales féminines. Ces mutilations génitales féminines ne sont pas parmi les cinq piliers de l’islam, et les médecins nous ont montré les conséquences de cette pratique ancestrale. Nous notre obligation, c’est la protection des femmes et filles… ».
Le directeur national adjoint des affaires chrétiennes, Emmanuel Kourouma, représentant du Secrétariat général des affaires religieuses s’est réjoui de cette rencontre des femmes religieuses.
« Il y a des années, nous menons cette lutte au fur et à mesure que nous continuons à gagner en expérience pour bannir complètement les mutilations génitales féminines en Guinée. C’est d’abord une souffrance que les femmes vivent, nous ne pouvons pas mieux connaître les souffrances-là à la place des femmes. Je suis très content de voir un atelier qui réunit les femmes pour réfléchir sur les mutilations génitales féminines avec ses conséquences… »
Pour la participante, madame pasteur Touré, née Rite Léno, enseignante précise :
« Nous pensons que dans l’église au niveau de N’zerekore beaucoup de femmes ont compris très tôt, il y a même une maman âgée de 80 ans qui n’est pas excisée. La lutte n’est pas finie nous continuons à sensibiliser et enseigner, parce que la vision de Dieu : il a dit tout ce qu’il a créé est bon, et quand il a créé l’être humain, il a dit c’est très bon. Donc je me dis que l’homme ou la femme est au complet sans qu’on ne la touche. Toucher une femme, c’est toucher le cœur de Dieu. Alors nous allons sensibiliser les femmes pour dire, la manière dont Dieu nous a créé vous êtes très belle, restez telle que Dieu vous a créé… ».
Propos recueillis par Mamadou Dian Bah