Ces derniers jours, le ministre de la Ville et le Secrétariat général aux affaires religieuses, ont fait une note circulaire informant la population guinéenne qu’à partir du 10 mai prochain, ils procéderont à la fermeture des cimetières de Bambeto et Kaporo-rails. La mesure a suscité beaucoup de réactions dans la cité. Cependant, dans une interview accordée à la radio FIM Fm, dans l’émission le ‘’Mirador’’ le lundi 19 avril 2021, le ministre Ibrahima Kourouma a précisé que c’est une fermeture momentanée d’une à deux semaines maximum. C’est une précision qui ne rassure pas le collectif des déguerpis de Kaporo rail, kipé2 et dimess. Mamadou Samba Sow est leur porte-parole dudit collectif.
« Cela dénote que c’est une décision qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’équipe gouvernementale, mais cela ne nous rassure pas, parce qu’il a vu la réaction de l’opinion et la pression qui est derrière, il a reculé et c’est quelqu’un qui peut rebondir d’un autre jour. Au début de la casse de nos maisons il était venu dire qu’il est venu pour enlever les encombrants physiques mais par après on a compris que ce n’est pas ça, détruisant plus 2000 milles maisons selon des images satellite. Mais nous restons sur notre garde et nous restons vigilants. D’ailleurs ni destruction ni fermeture ne doivent être acceptées parce qu’il ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas de décès pendant cette période, puisse qu’il ne peut pas parce que la mort ne prévient pas. C’est pourquoi, cette décision est non fondée et personne n’est obligé de respecter un ordre manifestement illégal », déclare-t-il.
Et de poursuivre : « Le chef du quartier de Kaporo rail a fait de communication sur les médias au début mais par après il a préféré garder le mutisme affirmant qu’il est fatigué. Des négociations sont en cours pour que le ministre renonce, donc on n’est peut pas compter sur un chef de quartier qui est un béni oui-oui pour le pouvoir et qui est là seulement pour exécuter des décisions qu’elles soient bonnes ou mauvaises, donc c’est aux citoyens, aux acteurs de la société civile, les organisations de défense de droits de l’homme, ambassades et autres d’agir, c’est pour cela nous avons décidé de façon pacifique d’aller vers le haut-commissariat des Nations-unies pour le droits de l’homme et d’autres structures pour qu’on fasse comprendre au ministre Ibrahima kourouma qu’il n’est pas au-dessus de la loi, avant d’être ministre, il est avant tout humain, donc il est mortel et cette décision ne doit pas être appliquée.»
Notre interlocuteur invite aux sages de ces quartiers si cette décision est appliquée à la date indiquée, martèle-t-il, « s’il y a un décès d’aller au cimetière pour procéder à l’enterrement et si par hasard un agent de force de défense et de sécurité présente en face d’eux pour l’inhumation, c’est de lui laisser le corps après il va s’en occuper ».
A rappeler que ce collectif des déguerpis de kaporo-rails, kipé2 et dimess a un dossier devant la justice internationale, dont celle de la CEDAO pour tenter d’obtenir des dédommagements auprès de l’Etat guinéen.
Par Talibé Bah
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