C’est comme le couperet qui tombe à pic. Au lendemain du sommet extraordinaire de la Cedeao, uniquement organisé à Accra (Ghana) sur la situation au Mali et en Guinée, deux pays où la transition est en cours. Au sortir de la réunion, les Chefs d’Etat de la Cedeao n’ont pas changé d’un iota concernant les sanctions qu’elle a déjà prises à l’encontre de ces deux pays, dans l’unique but que les autorités de ces deux Etats achèvent vite la période d’exception. Pour le cas guinéen, la Cédeao a jugé impérieux d’envoyer un émissaire, en la personne de Mohamed Iboun Chambass, en vue de suivre l’évolution de la transition dans un pays qu’il fréquente depuis 2007.
Les autorités de la transition voient plutôt d’un mauvais œil de l’envoi à Conakry de ce diplomate chevronné. Le président de la transition, en personne, Mamadi Doumouya, s’en est fait l’écho à travers un courrier, daté ce mardi 9 novembre 2021, s’adressant au président du Ghana, en sa qualité de président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo-Addo.
Dans un ton sec et à la forme militaire, le président de la transition, Mamadi Doumbouya évoque que « la disponibilité du Gouvernement est sans équivoque pour entretenir un dialogue constant et une coopération étroite avec la CEDEAO durant cette phase cruciale de la vie de notre Nation », a-t-il dit.
Poursuivant, le nouveau maître de la Guinée indique : « cependant, la nomination d’un envoyé spécial ne nous parait ni opportun, ni urgent dans la mesure où aucune crise interne de nature à compromettre le cours normal de la transition n’est observée. La mise en place des organes de la transition se déroule comme prévue dans un climat apaisé et en parfaite symbiose avec les Forces vives du pays. Néanmoins, nous restons disposés à recevoir les missions ponctuelles de la Commission do la CEDEAO comme celle qui a récemment séjourné à Conakry pour travailler avec le Gouvernement sur les axes d’accompagnement technique en vue d’un retour à l’ordre Constitutionnel normal… », a-t-il souligné.
A l’analyse de certains observateurs, indiquent que la crise est désormais née entre la Cedeao et les autorités de la transition guinéenne, qui se cristallise autour de deux points saillants : la libération sans condition d’Alpha Condé et la tenue des élections pour un délai de six mois.
Par ailleurs, l’homme politique guinéen, Lansana Kouyaté, a souligné dans jeune Afrique, que si les autorités de la transition se mettaient au travail, qu’un (1) an suffit pour la transition. Désormais, des doutes semblent se greffer auprès des hommes en treillis, qui ont tendance à privilégier la refondation de l’Etat, à la place de l’organisation rapide des élections puis quitter.
Par Makoura